Récits sur le développement durable
Comment cette ville méditerranéenne a trouvé le moyen de sortir de la catastrophe climatique grâce à l’innovation
Les étés caniculaires contraignent les villes à travers l’Europe à proposer des moyens plus intelligents de gérer leurs ressources. Barcelone ne où la sécheresse a été le déclencheur d’une réinvention complète des services urbains ne fait pas exception.
Naturellement, Christophe Colomb n’est pas arrivé en Asie. À défaut, il a découvert l’Amérique. On pourrait en douter à voir sa statue qui, pour des raisons inconnues, est tournée vers la Libye, non vers les États-Unis ! Sens de l’orientation mis à part, c’est une ville pour laquelle une chose est claire : elle veut aller de l’avant. Prenons, par exemple, sa réaction à la récession des années 1980. Le chômage généralisé et la situation de l’industrie manufacturière traditionnelle de Barcelone au bord de l’effondrement appelaient à la mise en œuvre de changements radicaux.
Ajoutons à cela le décès, cinq ans auparavant, de Francisco Franco, le dirigeant fasciste à la tête du pays pendant 40 ans… il est alors devenu évident que le pays jouissait de l’occasion unique de remanier son paysage politique, économique et social. Profitant de la position en tant que centre industriel de Barcelone, les représentants de l’administration se sont saisis de l’occasion pour transformer la ville. D’emblée, ils étaient persuadés que la compétence technologique et une conception novatrice seraient des composantes fondamentales de la renaissance économique et culturelle de Barcelone.
Changement climatique
Toutefois, ce que l’administration n’avait pas prévu, c’est le spectaculaire impact du changement climatique sur la vie quotidienne. En 2008, au moment précis où la crise financière s’installe, Barcelone se trouve également sous le coup d’une crise de l’eau. L’Espagne venait de vivre l’été le plus sec de son histoire. Le niveau des réservoirs avait tellement baissé que la ville a dû importer de l’eau potable de France.
Un an plus tard, une usine de dessalement, la plus importante d’Europe [1], était inaugurée afin d’atténuer les pénuries chroniques d’eau : elle fournit 20 % de l’eau potable de la région. Cependant, des solutions technologiques ont également été mises au point en parallèle afin de mieux gérer non seulement l’approvisionnement en eau, mais également l’énergie et les déchets. Ici, les infrastructures construites pour accueillir les Jeux olympiques en 1992 ont radicalement changé la donne.
En prévision des jeux, 500 kilomètres [2] de câble en fibres optiques ont été posés dans toute la ville. Cette démarche, qui a fait partie intégrante de la mutation de Barcelone, a permis de relier à Internet le moindre de ses recoins. C’est à partir de cette plateforme que les services urbains ont pu être bâtis, puis contrôlés, évalués et améliorés. Grâce à l’Internet des objets et à l’aide de capteurs et d’outils d’analyse, dirigeants locaux, citoyens et entreprises peuvent désormais prendre des décisions éclairées au sujet de la gestion des ressources.
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Ville intelligente
Pour favoriser cette mobilisation, le gouvernement a pris la décision de reconvertir le quartier des usines textiles laissées à l’abandon en un centre technologique. Baptisé @22, celui-ci héberge à présent plusieurs dizaines de jeunes pousses. La collaboration entre pouvoirs publics, entreprises privées et citoyens a contribué à encourager la mise en place de nouvelles applications pour le programme d’Internet des objets. À titre d’exemple, des capteurs peuvent désormais mesurer le niveau de remplissage des poubelles, ce qui permet de les vider dès qu’elles sont pleines. Des détecteurs de places de stationnement indiquent aux conducteurs, grâce à une application sur leur téléphone portable, celles qui sont libres afin de leur éviter de tourner en rond.
En ce qui concerne l’eau, il est maintenant possible de prédire avec précision le ruissellement des eaux de pluie afin de faire progresser l’efficacité, d’améliorer la conservation et de réduire la menace de sécheresse. En lieu et place de fourches et de râteaux, les jardiniers de la ville de même que le personnel des parkings sont équipés de tablettes. Ce nouvel outil de travail leur donne la possibilité d’accéder à un système de gestion numérique de l’irrigation qui a été conçu pour optimiser la consommation d’eau.
Il propose des données en direct sur l’humidité, la température, la vitesse du vent, l’ensoleillement et la pression atmosphérique. En fonction de ces données, les jardiniers décident des besoins des plantes et adaptent leur programme afin d’éviter un arrosage superflu. Grâce à cette innovation, la facture d’eau de la commune a été réduite de près de 25 %. [3] Bienvenue dans la ville intelligente.
Une ville adaptée pour l’avenir
Selon les chiffres des Nations Unies, 84 % de la population mondiale environ vivra en ville d’ici la fin du siècle. C’est pourquoi le modèle de Barcelone attire actuellement l’attention de la communauté internationale. L’afflux d’arrivants dans une ville pèse sur ses infrastructures et ressources existantes. Cependant, plutôt que de considérer ce flot de manière défavorable, des responsables bien informés à travers le monde le verront comme une chance. En fait, les villes intelligentes représentent l’un des secteurs qui connaît l’essor le plus rapide à l’échelle planétaire et devrait générer plus de 2 300 milliards de dollars à l’horizon 2014. [4]
Sachant qu’une ville englobe de l’énergie, des technologies, des infrastructures, des transports et des soins de santé, pour n’en citer que quelques-uns, les possibilités d’investissement en faveur de la transformation sont colossales. Bien évidemment, les récompenses ne sont pas uniquement d’ordre économique, en ce sens que si les villes peuvent gagner en efficacité, non seulement elles deviendront des lieux plus agréables dans lesquels il fera bon résider, travailler, élever ses enfants et vivre, mais elles contribueront également à rendre les sociétés plus durables en diminuant l’impact des êtres humains sur la planète.
Regardez notre minisérie documentaire pour découvrir comment responsables politiques et jeunes pousses ont collaboré pour surmonter la crise à Barcelone et bâtir une ville adaptée pour l’avenir.
Une ville adaptée pour l’avenir
Selon les chiffres des Nations Unies, 84 % de la population mondiale environ vivra en ville d’ici la fin du siècle. C’est pourquoi le modèle de Barcelone attire actuellement l’attention de la communauté internationale. L’afflux d’arrivants dans une ville pèse sur ses infrastructures et ressources existantes. Cependant, plutôt que de considérer ce flot de manière défavorable, des responsables bien informés à travers le monde le verront comme une chance. En fait, les villes intelligentes représentent l’un des secteurs qui connaît l’essor le plus rapide à l’échelle planétaire et devrait générer plus de 2 300 milliards de dollars à l’horizon 2014. [4]
Sachant qu’une ville englobe de l’énergie, des technologies, des infrastructures, des transports et des soins de santé, pour n’en citer que quelques-uns, les possibilités d’investissement en faveur de la transformation sont colossales. Bien évidemment, les récompenses ne sont pas uniquement d’ordre économique, en ce sens que si les villes peuvent gagner en efficacité, non seulement elles deviendront des lieux plus agréables dans lesquels il fera bon résider, travailler, élever ses enfants et vivre, mais elles contribueront également à rendre les sociétés plus durables en diminuant l’impact des êtres humains sur la planète.
Regardez notre minisérie documentaire pour découvrir comment responsables politiques et jeunes pousses ont collaboré pour surmonter la crise à Barcelone et bâtir une ville adaptée pour l’avenir.
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